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Gérard Miller – De l’intellectuel engagé à la chute publique

  • avril 6, 2025

Gérard Miller, figure médiatique familière du paysage intellectuel français, est longtemps apparu comme un défenseur engagé de la psychanalyse et de la parole des femmes. Professeur, chroniqueur, documentariste, il a su conjuguer sa notoriété académique à une présence télévisuelle constante, incarnant pour beaucoup l’image du penseur engagé. Mais depuis février 2024, une tempête judiciaire et médiatique bouleverse cette figure : plus de quatre-vingt-dix femmes l’accusent d’agressions sexuelles, dont certaines sous hypnose, et même de viols, parfois sur mineures. Ces révélations fracassantes jettent une lumière crue sur des décennies d’abus présumés, et interrogent le pouvoir que peut exercer une figure publique dans des sphères intimes. Ce scandale soulève également la question du consentement, de la dissymétrie des relations, et du devoir d’exemplarité, en particulier pour ceux qui ont prétendu défendre les victimes.

Pendant des décennies, Gérard Miller a occupé une place de choix dans l’intelligentsia française. Psychanalyste de renom, auteur d’une quinzaine d’ouvrages, professeur, mais aussi chroniqueur sur de nombreuses chaînes de télévision, il était souvent présenté comme un homme de gauche, intellectuel éclairé et engagé pour les droits humains, notamment ceux des femmes. C’est d’autant plus troublant que le scandale qui l’éclabousse depuis début 2024 remet en cause les fondements mêmes de cette image publique.

Les premières accusations paraissent dans le magazine Elle : trois femmes brisent le silence. Très vite, les témoignages affluent. Au 8 février, 41 femmes prennent la parole, dont 18 accusent Gérard Miller de viols ou d’agressions sexuelles, des faits qui se seraient produits entre 1993 et 2020. Certaines racontent que les actes auraient eu lieu lors de séances d’hypnose, un outil thérapeutique que Miller aurait utilisé dans des contextes troubles, souvent à son domicile. Parmi les récits les plus glaçants, celui de Charlotte, alors âgée de 15 ans en 2001, évoque une perte de conscience suivie d’attouchements alors qu’elle se trouvait chez lui.

L’affaire prend rapidement de l’ampleur médiatique et judiciaire. Le parquet de Paris ouvre une enquête pour viols et agressions sexuelles, y compris sur mineures. Trois plaintes pour viol ont d’ores et déjà été déposées. Face à l’accumulation de témoignages, Gérard Miller nie en bloc les accusations et insiste sur le fait qu’il s’est « toujours assuré du consentement ». Il reconnaît néanmoins une possible « dissymétrie » liée à son statut d’homme de pouvoir. Une manière de nuancer sans vraiment reconnaître.

Ce scandale provoque un électrochoc, non seulement dans le monde de la psychanalyse, mais aussi dans les milieux militants où Miller était actif. Il a depuis annoncé son retrait de toutes ses fonctions professionnelles liées à la psychanalyse, y compris celles au sein de l’École de la cause freudienne et de l’Association mondiale de psychanalyse.

L’affaire pose la question cruciale de la responsabilité des intellectuels publics. Comment conjuguer pouvoir symbolique et respect des limites ? Peut-on défendre les victimes tout en en créant d’autres dans l’ombre ? Le cas Miller secoue les certitudes et invite à une introspection collective sur la parole, le silence, et les structures de domination.

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« J’ai d’emblée précisé m’être toujours assuré du consentement des femmes… Je récuse toute agression sexuelle et, à plus forte raison, tout viol. » — Gérard Miller

Le cas Gérard Miller s’inscrit dans une série de révélations touchant des figures d’autorité, mêlant pouvoir intellectuel, notoriété médiatique, et exploitation de vulnérabilités. Ce qui frappe dans cette affaire, c’est le contraste vertigineux entre l’image publique du psychanalyste – militant de gauche, défenseur des femmes, vulgarisateur des savoirs – et les accusations qui pèsent aujourd’hui sur lui.

Il est essentiel de rappeler le principe de la présomption d’innocence, fondement de tout État de droit. Néanmoins, la force du nombre et la constance des témoignages jettent une ombre difficile à ignorer. Si justice doit être faite, elle ne saurait se limiter au cadre judiciaire. Le choc provoqué par cette affaire doit aussi inviter les institutions, les écoles, les médias et le public à repenser la notion de consentement, de pouvoir et d’éthique dans les relations professionnelles et personnelles.

Le silence a longtemps protégé des figures intouchables. Aujourd’hui, il se fissure. Ce mouvement vers la vérité, bien que douloureux, est aussi porteur d’un espoir : celui d’un monde plus juste, où l’écoute et la vigilance prennent le pas sur l’admiration aveugle.

Sources

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